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Virginie Keaton – Crédit photo © 

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Dans ce portrait pour les femmes s’animent, je pars à la rencontre de Vergine Keaton. Artiste multiprimée, elle est réalisatrice de films d’animation et dans cette discussion, elle va nous parler de son entrée dans l’art, de son travail bien sûr, de son engagement au sein de la SRF, la société des réalisateurs de films et de sa vision sur la place des femmes dans le monde du cinéma.

Vergine Keaton est réalisatrice de films d’animation. Son travail oscille entre des projets plutôt de cinéma, du court-métrage cinéma et des projets plutôt d’installation dans les arts visuels, des projets qui peuvent être présentés en galerie, dans des centres d’art ou dans des installations extérieures. En tout cas, Virginie aime travailler plusieurs formats autour de l’animation et qui permettent de travailler des narrations ou des mises en place qui sont différentes.

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CHEYENNE :  Vergine Keaton alors ça vient d’où?

VERGINE : Vergine Keaton c’est un nom qui est arrivé lorsque j’ai réalisé mon premier film, « Je criais contre la vie, ou pour elle » en 2009 et à cet âge là j’avais quand même vingt-huit ans, j’étais graphiste et illustratrice indépendante, je signais mon travail de mon nom civil qui est Violaine Tatéossian et j’avais envie de faire une différence. Mon travail personnel de création et un travail de commande pour ne pas qu’on ait l’impression que je fasse tout et n’importe quoi.
Donc c’est venu de là. Et Vergine en fait, c’est mon prénom arménien. Je m’appelle Violaine Vergine officiellement et Keaton, c’était par rapport à Buster Keaton. C’est mes amis qui m’appelaient comme ça parce qu’ils me trouvaient inadapté au quotidien. Et en même temps, ça m’allait bien parce que Keaton, c’est un corps qui ne cesse de se frotter à l’environnement et à ne pas arriver à y rentrer dedans et à se confronter à ça. Je trouvais que c’était une esthétique qui me convenait aussi assez bien dans mon travail.


C : Ton travail, il est très varié. Tu fais des films, tu fais aussi des clips, des installations : Est-ce que l’art, ça a toujours été une évidence ?

V : Alors je ne dirais pas que l’art était une évidence parce que c’était quelque chose qui était éloigné de mon milieu familial. Donc il était dur de se projeter dans ça. Mais j’ai toujours eu le goût de vouloir raconter des histoires, en tout cas assez petites. Je crois que je voulais être écrivain, puis j’ai voulu faire du théâtre et puis après je me suis dirigée plus du côté de l’image fixe.

J’ai fait des études de graphisme, donc c’était l’illustration, le graphisme, la peinture et je suis arrivée très tardivement au cinéma parce que je ne le connaissais pas en fait, tout simplement. Et j’ai découvert le cinéma à dix huit ans en allant faire mes études en ville. Et je crois que c’est à cet endroit là où je me suis dit : en fait, il y a de l’image, il y a de la narration et j’ai envie de raconter des images dans le temps.

 

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Virginie Keaton © 


C : Justement tes images elles sont très singulières. Pour tes films, tu collectes des documents, des gravures, tu les numérises, tu recomposes, tu animes : Qu’est ce qui t’inspires ?

V : Je crois que la matière première en fait, c’est l’image. Avant de me poser la question d’être artiste ou de ce que j’allais faire exactement, je crois que j’avais toujours une fascination de l’image, c’est à dire que face à une image, il y a quelque chose qui nous est raconté et on ne sait pas exactement quoi, mais ça peut nous toucher dans des endroits très profonds sans qu’on sache pourquoi. Et moi je travaille à partir d’images qui sont souvent populaires ou classique, qui ne sont pas forcément définissables comme étant faites de la main de tel ou tel artiste et qui pourtant ont construit un imaginaire commun, en tout cas pour nous, Européens. Comme dans le mythe ou dans les contes où on a l’impression que c’est une histoire très simple qui nous est racontée, qu’il n’y a pas beaucoup d’enjeux, que c’est une petite narration. Et pourtant on y revient sans arrêt. On a besoin de se faire raconter, on a besoin de les réécrire sans arrêt, parce qu’on a cette espèce d’intuition que derrière cette simplicité, il y a une espèce de profondeur qui nous raconterait quelque chose de beaucoup plus secret, qui serait la révélation de ce que c’est qu’être humain.

Et du coup, c’est un peu ce lien là que j’ai à ces images qui sont toutes faites, qui paraissent être rien, qui paraissent aller de soi et qu’on peut toujours ouvrir, ré triper, rechercher. Et à l’intérieur, on y trouve une espèce de secret ou de mystère qu’on peut redéployer sans arrêt.

 

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C : Dans tes projets, la musique me paraît toujours très présente : Quelle est sa place dans ton travail ?

V : Le lien que j’ai avec la musique, c’est une espèce d’immédiateté : Quand on écoute une musique on a des émotions qui se créent, qui sont parfois très fortes, mais qu’on n’interroge pas. On accepte de se laisser porter par quelque chose. Et comme je n’ai pas appris l’écriture cinématographique j’écoute beaucoup de musique quand j’écris parce que j’ai l’impression que ce que je ne sais pas définir, je le trouve dans la musique. Pas d’un point de vue illustratif, c’est à dire ce n’est pas « Tiens, je vais écouter cette musique et je vais la coller à mon image pour lui donner cette tonalité.. » Mais c’est plutôt de dire quelle émotion je voudrais qu’il ressorte. C’est cette émotion que je ressens là maintenant que je veux.

Et puis il y a déjà du rythme. Il y a déjà des choses justement qui font que la répétition va prendre du sens, parce que c’est la cinquième fois que tout d’un coup ça explose ou des choses comme ça. Donc c’est des constructions assez intuitives qui m’accompagnent dans l’écriture en général.

: Alors dans tes films, il n’y a jamais d’êtres humains. Est ce qu’il y a une raison à ça ?

V : Alors naturellement, je dirais qu’il n’y a pas d’humain parce que j’ai un lien très fort à la campagne (je viens de la campagne). J’ai toujours trouvé un intérêt très fort dans la dans la roche, dans la nature, dans les animaux, dans des choses qu’on ne regarde pas.
Aussi, parce que ce qui m’intéressait dans l’animation c’était d’aller décentrer son regard, d’aller chercher des choses qui normalement figurent dans le second plan, dans l’anecdote ou dans le décor. Et qu’en fait moi, c’est ça que j’ai envie d’aller regarder.

L’animation permet aussi d’aller atteindre des échelles qui se situent hors de l’échelle humaine. Ce que ne peut pas faire la caméra par exemple. On peut aller chercher non seulement hors d’une temporalité humaine, mais hors d’une vision humaine, l’infiniment petit, l’infiniment grand, etc.

Donc c’est parce que l’animation à cette capacité à décomposer de manière systématique le temps et le mouvement qu’on peut aussi aller chercher dans des registres qui sont autres. Et ce décentrement-là, il m’intéresse énormément.

C : Est-ce que tu joues un peu avec ça sur le projet sur lequel tu travailles actuellement ? Pour resituer, tu réalises en ce moment ton premier long métrage. C’est l’histoire d’une bataille qui se déroule sur une journée. C’est ça?

V : Ouai alors là pour le coup je suis vraiment dans un temps et un espace qui est très humain. Mais en fait, pour moi, c’est la même chose. C’est à dire que quand je viens déconstruire une montagne pour voir comment elle s’organise, quand je viens travailler avec des chiens, des cerfs et des oiseaux qui se courent les uns après les autres ce qui m’intéresse en soi, c’est comment des entités a priori opposées ou contradictoires, ou en tout cas différentes, s’organisent entre elles pour créer un monde qui est pris dans un même mouvement. Grosso modo, c’est ça l’histoire dans tous mes films.
Et là c’est la même chose, mais dans le lieu d’une bataille.

C’est à dire qu’une bataille, c’est un espace unique, un temps unique avec toutes les catégories sociales qui sont présentées et qui doit faire une action absolument absurde. Et comment, au milieu de ce temps-là, de cette action-là, chacun va réagir et va s’organiser.

 

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C : D’accord. Et qu’est ce qui t’a inspiré pour cette idée de long métrage ?

V : C’est vraiment par hasard. Parce que le milieu de la bataille, du médiéval et des chevaliers, a priori, c’est très loin de mon univers. Si on m’avait dit il y a quelques années que je ferai un film sur une bataille avec des chevaliers, j’aurais dit « mais non, pas du tout ».
J’étais assez étonnée moi-même. En fait, je suis tombée sur un livre de Jean Giono et il a écrit un livre qui s’appelle « Le désastre de Pavie », qui est en fait un essai historique sur une bataille en particulier, qui a eu lieu en mille cinq cent vingt cinq entre François Ier et Charles Quint en Italie.

Il décortique toute cette bataille dans sa mécanique et aussi dans ses dimensions politiques. Et c’est là où j’ai trouvé que c’était assez fantastique. Parce que justement, c’était à un moment où de manière exacerbée se jouaient toutes les relations humaines dans un moment très particulier, qui est ce lieu de la bataille, avec, encore une fois, toutes les fonctions sociales qui sont présentées.

En fait, mon film c’est un film sur le pouvoir. C’est de dire : Qui a quelque chose à gagner dans cette bataille ? C’est une poignée de personnes qui s’appellent des chevaliers qui ont un titre de naissance, c’est à dire que ils n’ont rien fait pour avoir cette importance. On a décidé que de fait, par leur naissance, c’était les gens les plus importants du monde et eux-mêmes en sont convaincus, quelle que soit la vérité. Quoi qui se passe devant leurs yeux, ils ont raison contre tout le monde et pour ça ils embarquent tout un tas de gens qui eux, non seulement n’ont rien à gagner, mais en plus ne sont pas du tout équipés. Donc vont mourir éventuellement. On embarque tout le monde dans cette histoire et on essaie de faire croire que ça a du sens parce que ça a une valeur pour la France, pour la nation. Evidemment que ce film il est politique et il a des échos avec des choses qui se passent aujourd’hui sur ce désir de pouvoir, sur une élite qui est parfois incompétente ou inconséquente et qui embarque tout le monde en faisant croire qu’il y a une mission plus large dont en fait ils seront les seuls bénéficiaires. Et comment est-ce qu’on sacrifie de la chair à canon qu’on estime être moins humaine, moins valable que soi ? 

 

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C : On va s’éloigner un peu du côté artistique :  En 2020 tu co-présides la SRF, la Société des réalisateurs de films, est-ce que tu peux nous parler de cet engagement ?

V : La SRF c’est un collectif de cinéastes qui a été créé en soixante-huit par les gens de la nouvelle vague. C’est vraiment un lieu de réalisateurs plutôt indépendant, plutôt auteur. Mais le spectre est très large. Il y a aussi bien des gens comme Klapisch, Bertrand Bonello, Jacques Audiard, qui font partie de la SRF que des personnes comme moi qui ont un cinéma de court métrage expérimental par exemple. La question principale qui nous anime, c’est comment on fait du cinéma indépendant, c’est à dire qui raconte des récits particuliers, singuliers et comment on continue à avoir la possibilité de les produire, de les diffuser, de les montrer et comment on conserve cette pluralité du cinéma.

Mon désir d’abord, ça a été de d’aller dans une association qui parlait du cinéma en général, parce que il me semblait qu’en animation, on avait du mal à se placer du côté du cinéma et que le cinéma avait du mal à le considérer comme étant à sa hauteur. Evidemment, c’est hyper important qu’il y ait des assos comme l’AFCA, comme les Femmes s’Animent, ou comme l’AGRAF qui parle de cinéma d’animation en particulier, mais je me disais qu’il fallait aussi aller dans le cinéma en disant je viens parler de cinéma et pas d’animation. Ca me paraissait hyper important de se placer à cet endroit-là. Et donc l’idée c’était de monter un une délégation d’animation à la SRF. Aujourd’hui, c’est Agnès Patron qui est qui s’occupe de cette délégation. Donc petit à petit on a monté un groupe et je pense que c’est hyper intéressant de se dire attention, on fait de l’animation, mais notre désir premier, c’est de faire du cinéma comme tout le monde. Et par contre en effet, on a besoin d’expliquer qu’il y a une spécificité, ne serait-ce que dans la fabrication de l’animation. Parfois il y a des critères au CNC ou dans les régions qui ne prennent pas en compte cette spécificité et du coup, on a du mal à avancer à certains endroits parce qu’on doit subir des critères qui n’ont pas été faits pour nous, ça n’a pas été fait contre nous mais si on ne fait pas remonter l’info de la particularité de notre travail, on ne peut pas réajuster. 

: Toi comment tu perçois le milieu du cinéma : est-ce que c’est un milieu qui est genré ? sexiste ?

V : Alors le monde du cinéma est forcément sexiste comme l’est la société d’une manière générale, et il l’est peut-être encore plus à certains endroits parce que c’est un lieu de pouvoir, le cinéma. C’est un lieu qui est sexiste et qui est genré à l’image de la société. Il s’agit d’être attentif. Judith Godrèche le dit très bien, le problème c’est que le cinéma délivre des récits et des imaginaires qui deviennent ensuite communs à chacun. Donc c’est d’autant plus dangereux qu’ils soient sexistes parce qu’ensuite, on se met à croire que les jeunes femmes aiment les hommes plus âgés, même si certaines peuvent les aimer, il n’y a pas de souci avec cette idée là, mais tout d’un coup, on construit un imaginaire général, quelque chose qu’on croit être une vérité.

Mais l’expérience du film d’animation et du film je pense que c’est un peu différent parce que justement, il n’y a pas d’acteur, il n’y a pas d’actrice. Peut être je me trompe, mais j’ai l’impression que la hiérarchie ne fonctionne pas tout à fait de la même manière dans les films d’animation parce que même quand on est réalisateur-ice, on est un quelqu’un-e qui travaille aussi, qui est besogneux, qui travaille de manière laborieuse avec ses équipes.

Donc j’ai l’impression que la hiérarchie dans les équipes d’animation est moins violente ou marquée que sur un plateau de tournage.

 

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Virginie Keaton © 


C : Et toi est-ce que t’as déjà eu le sentiment d’être bridée ou dévalorisée dans ton travail et ou dans tes opportunités parce que t’es une femme? 

V : Alors déjà, je pense que la première chose qui vient plutôt me brider ou me dévaloriser c’est qu’avant même d’avoir atteint le statut d’être une femme, c’est que je fais des films expérimentaux et sans parole. Donc on n’a même pas le temps de me dire « Vous êtes sûr que vous allez y arriver ? Vous êtes une femme » qu’on est d’abord à « Vous êtes sûr que vous allez y arriver à animer des montagnes qui racontent rien pendant dix minutes ? ». Donc c’est une première barrière à passer. 

Par contre, il y a deux choses qui me viennent en tête, c’est que déjà en animation, si on regarde le court métrage quel que soit le genre du court métrage, que ce soit des films très grand public ou que ce soit plus expérimental il y a beaucoup, beaucoup de femmes qui sont réalisatrices de courts métrages. Et puis quand on passe au long métrage d’animation, il n’y a quasiment plus de femmes. Donc oui, il y a quand même une limite : c’est quand il y a de l’argent. Dès que ça devient sérieux, ils se disent  « est-ce qu’elle aura les épaules ». 

L’autre chose, c’est que je pense qu’on est beaucoup de femmes à se dévaloriser nous-même. Même si j’ai l’impression d’être féministe et que je n’ai pas attendu toutes ces choses pour me poser ces questions-là, je me rends compte que je dois me battre contre moi même de temps en temps. Quand je suis en présence d’hommes, même s’ils ne sont pas autoritaires, même s’ils ne vont pas forcément m’imposer quelque chose si un homme me dit que je devrais faire autrement, je vais y accorder plus d’importance en me disant « sans doute je me trompe, il doit mieux savoir que moi » et donc ça, c’est des choses qu’on doit déconstruire.
Je pense qu’il y a aussi beaucoup de femmes qui ne font pas des films non pas parce qu’elles n’en ont pas les capacités, mais aussi parce qu’elles n’y vont pas.

Les femmes se sentent souvent moins légitimes à oser faire quelque chose. Donc ça, c’est des choses aussi qu’il faut qu’on arrive collectivement changer. C : Ouais, mais en tout cas, je trouve que ça bouge quand même pas mal dans ce sens là, dans les discussions et avec les différents groupes et collectifs qui se créent, ça participe à faire évoluer les discours, les mentalités, c’est assez encourageant, je trouve.

V : Moi je trouve ça hyper encourageant. Tu vois par exemple j’enseigne aux Arts déco. Les étudiantes que j’ai, elles m’impressionnent. Moi, ça me rassure sur l’avenir en fait, parce qu’elles sont beaucoup plus combatives qu’on n’a pu l’être, même si, encore une fois, on ne s’en rendait pas compte. C’est à dire que, à mon avis, il y avait une espèce d’acceptation malgré nous et inconsciente de se dire qu’on était peut-être moins à la hauteur, quoi. Sans preuve particulière tu vois, mais on arrivait à se laisser croire ça.

: Parce qu’on avait peut-être moins de modèles aussi ?

V : Oui bien sûr. Puis c’est dur de venir déconstruire tout ça dans sa tête. En effet quand t’as pas de modèle, c’est dur de te projeter dans quelque chose qui n’existe pas. Mais je pense que c’est des choses qui vont évoluer très fortement, très rapidement.

C : Et alors quels conseils toi tu donnerais à une jeune femme qui voudrait devenir réalisatrice ou rentrer dans le milieu de la création ?

V : Alors je ne sais pas si je pourrais donner des conseils, parce qu’en plus, je ne sais pas si je suis un exemple mais je crois qu’il faut qu’on soit tous un peu punk, punk dans le sens d’aller là où a priori, on ne doit pas aller. Il y a toutes les raisons du monde de ne pas faire un film parce que ça fait peur, parce qu’on ne sait pas si ça va marcher, si on en a la capacité ou si on est légitime.

Je pense qu’il faut essayer de se dire « J’y vais » et le pire du pire qui puisse arriver c’est que ça ne marche pas ou que ça ne soit pas fou. Il faut faire et ce n’est pas grave de rater certaines choses parce qu’on en fera d’autres derrière. Mais il faut faire, il faut faire sans peur et sans reproche. Comme le chevalier Bayard, même si on ne l’aime pas lui.

C : Merci beaucoup Vergine !

 

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Virginie Keaton © 

Vergine Keaton, réalisatrice – par Cheyenne Canaud-Wallays